SYMBOLES JUDEO-CHRETIENS DS LES CATACOMBES
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Un jour l’iceberg nous le dira, je crois. Une recherche continue insatisfaite de paix…
Solitaire, j’avais revécu (relu si tu préfères) certains de vos envois derniers. Tendresse humanisme, folle confidence, musique à foison, murmure d’oiseau, ruisseau en demi ton de douce sourdine qui à l’oreille chuchotait.
Voyageur immobile, dans le grand fauteuil mécanique, mon chat tout près, je me sentais presque réchauffé. Un désir de voyage, d’ultime aventure, de retrouvailles… dans mon espace familier. Tu sais celui dont je t’ai parlé. Lors, j’arrivais sur une plage sauvage, de rares personnes s’y baignaient, visages ou grimaces en vitrail multicolore, de pourpre bleu et de mauve verts, qui se trempaient dans la vague molle, le sable nu nous brûlait les pieds. Je connaissais ces gens : ils avaient disparu. Du moins je le pensais ! Sans être hostile, ce monde me refusait. Tu n’es plus des nôtres. La valise ou le cercueil… La valise pour de bon ! Le cercueil pour de rire ?
Lors, en arrière suis tombé, afin de me protéger vois-tu, cherchant à saisir ce nouvel impossible. Je m’interrogeais. J’étais devenu à nouveau l’étranger. A moi-même tout d’abord. Etonné, l’homme est toujours un autre, partout sur la terre, même dans la grotte initiale, je le sais ! Pèlerin en instance d’amour à demain toujours repoussé. Depuis le début du Voyage. Le chat pensif frileux à mes pieds s'était couché. De ses grands yeux gris, rêveur il songeait. Reveur immobile, lui aussi, silencieux, d'infini.
Alors m’en suis parti dans un ailleurs nouveau, une plage déserte, inconnue. L’océan à mes pieds était d’eau tiède bouillonnante et vivante, sur la grève des cordages avec des poissons suspendus comme ex-voto d’un christianisme millénaire dans les catacombes anciennes, ou bien décorant les murs bien plus vieux encore de la synagogue de Djerba, tu sais ce temple patrimoine qui a brûlé juste hier par la folie de l’homme. Des filets y séchaient. J’ai pu toucher un moment l’abondance, le parfum de l’iode, le sel chaud qui poissait. Une vision antique d'un monde oublié. Ma main se crispait sur le sable, comme pour arrêter sa course. La chaleur allait j’espère... le vitrifier. Tuer la fuite du temps.
Partir encore, recommencer… Mon fauteuil à bascule le permettait. S’envoler pour une dernière pause, pour ne plus souffrir du moindre rejet, d’une quelconque déchirure, pour effacer en nulle part toute Discordance ! A jamais. Destin de l’homme blessé en recherche éperdue d’un peu d’enfance ou de bonheur, de simple Vérité.
GUY