A travers la vitre, je regarde mes cyclamens fleurir, fragiles élégants délicats… Dans les massifs, sous les buissons de roses dépeignées, un tapis de pétales vivants qui parsèment la terre fraîchement dénudée. Grâce des choses, la nature nous réveille. En automne, comme pour estomper la tristesse du ciel, la brume grise vous savez, elle nous offre ces petites taches pastel qui ressemblent à des ailes d’oiseaux. Et l’on s’évade... Ces fleurs demoiselles sont orchidées si légères n’est-ce pas, mi libellule mi papillon.
Au travers de la vitre, je les vois frémir, préparant leur envol, palpiter, boire une dernière goutte de rosée avant de prendre une bouffée de l’instant… Elles sont vraiment vivantes, cela se voit, cela s’entend, elles parlent d’ailleurs d’une voix presque audible. Mais que content–elles ? Les secrets cachés de l’univers évidemment, les pourquoi de l’amour ! Dans mon pèlerinage sur terre, cette interrogation m’a toujours interpellé, s’accrochant à mes basques de voyageur.
Non pas l’existence miraculeuse du Divin, ma grand-mère me l’avait dévoilé, une fois pour toutes, c’est entendue... Mais le sens de l’amour, concept immense, impossible à cerner. La soif insatiable de l’universel, sans doute. Cependant je restais insatisfait. Puis, un jour en admirant la mer, le soir tu sais quand elle se colore de vieux rose et ensuite de pourpre moiré avec des nuages vert pierre précieuse, j’ai compris que ma recherche serait désormais celle de la beauté.
Plus tard je me suis demandé si je n’étais point aveugle aux profondeurs de l’être, source unique réelle d’esthétique selon Dieu ? Puis j’ai trouvé dans l’éclat des apparences une réponse : l’éphémère rejoindrait-il l’éternité ? Comme si l’humain communiait en la vie dans l’amour et l’harmonie.
Lors, ne dit-on pas devant une œuvre d’art, « mais mon dieu que c‘est beau ! »
GUY