Depuis plusieurs semaines, le temps reste tiède lumineux. Dans mon jardin je fais une cure de lumière. J'ai rafistolé une fois encore le transat antique... Je vêts mon chapeau troué décoloré pour mieux me déguiser en cow boy de Louisiane. Enfoui dans les touffes de fleurs qui se succèdent en vagues nouvelles... En ce moment tulipes pastel derniers narcisses coeurs de Marie bordures épaisses de primevères colorées ramassées hier unes à unes dans les prés!
Mon épouze blasée me laisse jouer au jardinier du château, m'appelant seulement pour la soupe à laquelle j'avoue avoir peu participé, je l'avoue humblement. Les tourterelles picorent les graînes au sol, les derniers oiseaux se balancent sur les boules suspendues! Ne serait-ce point cela le Paradis d'Allah dont on parle de plus en plus à la télé ? Sans doute aucun...
Quand j'ai visité l'Alhambra de Grenade, les jardins avaient en plus, certes le gazouillis des oiseaux, le parfum du jasmin et des roses, l'entre las des jets d'eau ! Lors avec la maîtresse du palais, nous avons discuté de l'établissement d'un étang haricot, d'une prise d'eau élégante et même d'un pont joli. Mais bien que princesse elle économise les dinars !
Tu es devenu complètement fou m'a-t-elle dit en toute simplicité. Et puis ensuite, tu y mettras des grenouilles ou pire des salamandres, tout ça dans un espace si petit... D'ailleurs j'ai peur des petites bêtes.
De plus les drônes des impôts balayent le ciel et nous feront payer nos folies. Tu ne les connais pas, ils se sont remis à compter portes et fenêtres bâties au noir, piscine non déclarée et tout signe extérieur de richesse. Alors j'ai cessé mes divagations de transat rafistolé, et suis redevenu jardinier du grand vieux château. Puis suis entré at home pour la bonne soupe.
Le réchauffement climatique a tout de même du bon!
Ah j'ai oublié, il n'y a point de nains de jardin même en peluche, que nenni que nenni !
Guy