Musique de la guerre de sécession - Dixie - Vidéo Dailymotion
J’avais seize ans, et me nourrissais d’idéal, d’eau fraîche et de Science fiction.
Allongé dans le grand lit, je m’étais plongé dans «la guerre des mondes» du merveilleux Wells ! H G pour les intimes. Boum boum de tous côtés, rayons lazer (lors on disait radar violet), des bruits d’engin mécano-electro-biotoniques, de sales gueules vertes de soldats cruels ricanants et laids, de pauvres humains qui fuyaient dans les canalisations de la ville, la fumée bleue, les éclairs rouge flamme, tout y était.
Et moi me régalais. Je voulais d’ailleurs sauver une jeune personne du quartier abandonnée par ses parents qui couraient plus vite. Je fermais les yeux sur le livre, imaginais, j’étais le dernier à résister, un héro fatigué qui ne s’en rendait nullement compte… L’air étouffait. Je sentais de plus en plus l’odeur de la guerre, je me levais péniblement, ouvris la fenêtre, dehors c’était irrespirable, je refermais vite les volets et me recouchais ! A l’abri.
Ma sonnette mécanique tinta, un coup, deux coups, trois… Je me réveillai alors en titubant, j’ouvris la porte. C’était ma voisine, la grande Simonette, laquelle inquiète me demanda : ça sent une drôle d’odeur, tu ne fais pas une de tes expériences au moins ? Simonette m’était destinée comme épouse par sa grand-mère depuis toujours ; c’était ainsi dans le temps.
Je sentis alors l’air épais, mais j’étais si bien.
En trébuchant j’ouvris la fenêtre et tombait sur le balcon. Au bout d’un long moment, me réveillai, alla à la porte de la salle d’eau, et sentis le gaz qui remontait par le conduit. Je réalisai, descendis un étage, mis une pancarte à la porte du voisin d’en dessous qui était absent, Fuite de gaz, aérai tout l’appartement, et me recouchai finir mon livre.
Le lendemain dis à Simonette : pourquoi tu m’as laissé sur la dalle couché immobile ? Si longtemps.
Tu comprends, "Guy, tu me sembles parfois si drôle".
Lui ai tout de même dit merci, mais ne l’ai pas épousé, elle était trop grande et avait de grands pieds !
La vie s’arrête à de bien petits détails, vous savez.
Guy