Titoufe et Macloufe sont toutes deux chiennes de bonne famille.
Elles décident de mener leurs maîtresses au bois, deux gentes demoiselles bien comme il faut. Elles vivent une vie gâtée et, à la promenade, peuvent s’arrêter partout où cela leur plaît, ici ou là, au gré des bonnes odeurs. Leurs maîtresses bien attachées en laisse, attendant sagement le temps que nature se fasse.
C’était un jour de mai, le mois charmant… Sur le chemin herbes neuves et blanches pâquerettes : elles vont retrouver leur chien délicieux. En parfaites damoiselles, elles vont jouer à la coquette, à l’étonnée. « Mais vous êtes en élégance » dit alors le labrador en son langage !
Elles répondent ensemble : «Et vous donc, si bien coiffé à la sauvage, de gris de brun vêtu » !
Après ces premières salamalèques, on se fit douce bise, le museau des plus mouillé, suivant les bonnes manières… On patatit et patatat, on se conta les nouvelles dernières. Les personnes, sagement tenues en main, souriaient, c’était des amies des chiens, ça se voyait. Seul un piaffement de talon trahissait une envie de faire connaissance avec le personnage portant moustache, en attache de cuir à la mode. Il portait beau.
D’ailleurs le labrador n’en était pas peu fier.
Et voilà que les trois personnes tenues donc en bout de laisse engagèrent la conversation, ô bien polie pour commencer… afin de ne pas déranger maître et maîtresses respectives. Puis ensuite les grandes personnes jusqu’alors bien discrètes si bien dressées se rapprochèrent et, bras dessus bras dessous, encordages joliment entremêlés, le beau monde continua la promenade.
Les marronniers embaumaient, la nature toute en fête, les cœurs gonflés d’émotion, c’était le mois de Mai !
Le miracle de l’Amour ! Vous savez.
Guy