Quand je vis une étoile filante. Vite un vœu me dis-je en moi-même. Justement plein de souhaits d’espoirs de rêves…. Puis vint sur la gauche une autre étoile filante, puis deux ! Elles brillaient de mille feux et enchantaient la nuit claire. Nous étions en Septembre 1957 mon vœu allait son chemin.
Enfin une troisième qui ne filait pas mais tournait autour de la première, l’épousait, se fondait. Puis encore d’autres qui tournoyaient bien ordonnées, semblant taquiner la belle première. Intrigué, je fixais ce coin de ciel m’interrogeant sur la réalité et l’illusion.
Et si c’était, chut, un cigare volant, je n’osais aller jusque à la soucoupe.
Le lendemain, Lily mon copain me dit : «J’ai vu un peu la même chose et les lumières étaient violettes». Le journal avait quand même imaginé des extra-terrestres en entre filet. Enfin, il se serait passé un évènement dans le ciel de notre ville provinciale, dont mon héros Camus Albert se moquait. Avec un peu de chance les martiens auraient atterri, seraient descendus de leur ovale brillant lumineux…
A part Lily personne ne m’a cru, mais la semaine suivante cela s’est reproduit et je savais que c’était pour moi. M’envoler, survoler le monde, plonger dans l’univers, me baigner dans le trou noir, naviguer dans l’espace temps, devenir Robinson d’une étoile inconnue où les couleurs étaient inversées. Mais ils ne vinrent pas sur mon balcon, je n’étais pas prêt d’ailleurs pour le grand voyage malgré une connaissance approfondie de Verne Jules. Et bien que j’eusse fait ma valse…A tout hasard.
Plus tard, je fis la rencontre réelle d’une fille pas comme les autres. Irréelle plutôt. Elle n’avait ni double bosse ni triple menton, que nenni que nenni, je vous l’assure ! Mais ses yeux reflétaient le ciel, un teint à nul autre pareil, un nez… à rendre jalouse la reine des esquimaux. Amoureux fou, maman ne s’étonnait guerre vu que j’avais toujours eu un petit quelque chose d’étrange.
C’était le temps de la mode Brassens, j’arborais drôle de moustache et pipe au bec. Quant aux extra terrestres ils existent puisque ils font des dessins époustouflants et super élaborés dans les champs de blé.
On m’a dit à l’oreille que pour les rencontrer il suffirait sans doute de se déguiser en épouvantail agricole.
Guy