31 décembre 2015
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J’ai grandi dans un univers de femmes, tant mieux dirait l’un, tant pis dirait le second.
Une grand-maman, Lucie, si belle, si douce, si bonne conteuse, qui avait toujours dans une étagère de sa vieille armoire à glace cabossée un peu de ses bons beignets au miel ? Elle m’a tout appris, le ciel, les fées, le temps, la lune au visage étonné, l’étoile du berger, le ballet des hirondelles, le cosmos quoi ; et même ma première chanson d’amour, venue de sa jeunesse, oui !
« Monsieur, vous êtes un homme, ayez du sentiments, épousez donc une blonde, vous en seriez content ». Il fallait répondre : « mais non je ne veux pas d’une blonde, elles sont bien trop profondes, mais non je n’en veux pas… », etc. La suite est aussi instructive. J’avais sept ans quand elle est partie au ciel. Une autre mémé voisine sur le pallier m’a pris alors sous son aile, et nous chantions en revenant de l’école des airs de cabarets, mais à l’époque les cabarets étaient très bien élevés !
Puis une mère toute puissante, qui nous emmenait deux fois par semaine astiquer la tombe de Lucie, et elle pleurait et ma sœur et moi aussi, c’est triste vous savez un bloc de porphyre même coloré, avec une maman triste qui contait tout à notre mémé, oui ! Tout ! « Manman aujourd’hui tu sais…. »
Et puis elle méditait, et nous en profitions pour courir après les papillons, les lézards et les petits oiseaux. Car un cimetière - jardin avec des marbres et du porphyre, sous le soleil d’Algérie, est un terrain de jeu, et puis dans la lumière les enfants ne craignent rien, et puis nous avions maman… C’est comme cela que je ne suis familiarisé avec l’au-delà, ne craignant plus l’éternité, ni les fantômes ? Et que je sais que les anges existent !
Au retour on avait le droit à un sorbet et moi à de l’agua-limon prononcer « aoua’lémone » avec des glaçons, depuis j’adore le citron. J’en ajoute partout, mm sur les gâteaux !
Mais à tout tableau il y a une ombre,
ma sœur Michou la passion de ma mère, qui en profitait, rapportait mes méfaits quant à mes expériences secrètes, qui pleurait ou faisait semblant, dansait devant la glace en robe tralala, et qui ne craignait pas comme ma cousine Claudette dite Cloclo le museau du renard grimaçant que portait les dames d’alors et dont je profitais pour embrasser petite délicieuse Cloclo. Ma sœur elle était people !
Depuis je suis un défenseur du féminin quoique…
Il faut vous l’avouer, les dames ont tant de riches facettes, que je me trouve surpris encore bien souvent. A l’époque les enfants vivaient en bande, j’en étais parfois le général, mais les pirates, surtout les filles il faut savoir s’en faire obéir …. Pas gagné !
Et c’est comme cela que j’ai réussi à vaincre féminisme, petites histoires papotage jalousies robes falbala, l’enfer quoi !
Guy
LA CHANSON SE TROUVE SUR YOUTUBE
MONSIEUR VOUS ETES UN JEUNE HOMME